L’année 2021 a été marquée par quelques victoires en faveur à un environnement plus sain. Par exemple, il y a eu le projet GNL qui a été rejeté par le gouvernement. Les associations étudiantes, entre autres, ont contribué à cette décision en informant la population étudiante des risques reliés à ce  projet . 

Il serait alors intéressant d’en apprendre un peu plus sur les gens et les associations qui défendent la cause environnementale. En fait, à l’Université de Montréal (UdeM), il existe plusieurs associations étudiantes dont certaines qui s’intéressent justement aux enjeux environnementaux. Éco-Leaders en est un.

L’ARN messager est heureux de vous présenter une entrevue effectuée l’année dernière avec la chargée des communications d’Éco-Leaders, Éloise Carré, qui nous aide à comprendre ce qu’est l’association ainsi que son rôle au sein de l’université.

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ARN messager :  Bonjour Eloise, parlez-nous de votre parcours !

Éloise Carré: J’ai un parcours à la fois professionnel et académique. Je suis une graduée infirmière depuis 3 ans. Je travaille ici au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). 

J’ai fait une mineure en études autochtones. Maintenant, je fais à la fois une maîtrise en santé publique et un microprogramme en langue arabes toujours à l’UdeM et j’ai commencé à m’impliquer avec les Éco-Leaders. Ce n’est pas très loin de la santé publique. J’adore la santé environnementale. J’ai commencé à m’impliquer au niveau du Comité Exécutif (CE) et, depuis 2020, je suis la chargée des communications. Donc, je m’occupe des plateformes médias comme Facebook, Instagram et Youtube.

ARNm : C’est quoi exactement les Éco-Leaders ?

Éloise Carré: C’est un regroupement écologique qui sert à informer et à mobiliser la population étudiante autant que les enseignants et le personnel de soutien à tous les enjeux environnementaux. C’est assez large, car ça touche à tout ce qui est relié à l’environnement.

ndlr: Le  rôle de l’éco-leader est d’exercer un leadership lié aux enjeux du développement durable au sein de son entourage immédiat. Les éco-leaders deviennent en quelque sorte des agents de liaison entre les acteurs centraux du développement durable sur le campus et la communauté universitaire. (Développement durable – Université de Montréal).

ARNm :  Qu’est-ce qui vous a motivé à vous impliquer ?

Éloise Carré: Une des raisons pour laquelle j’ai décidé de m’impliquer est le fait qu’il y a beaucoup de gaspillage dans les hôpitaux, par exemple : les équipements de protection étaient à usage unique et on les jetait au bout de deux minutes durant la pandémie.

ARNm :  Quels sont vos plus grands défis et vos plus grands obstacles ?

Éloise Carré: Le plus grand défi est la mobilisation, et ce même si la communauté est de plus en plus intéressée à nos projets et à tout ce qui a rapport avec le développement durable et l’écologie. 

Il y a plusieurs likes et beaucoup d’intérêt sur facebook lorsque nous lançons des activités. Malheureusement, il n’y en a pas beaucoup qui se déplacent pour venir à nos activités. Donc, nous essayons de voir comment mobiliser plus de gens pour qu’ils viennent. On a pensé que l’obstacle était la COVID-19, mais même en présentiel, il n’y pas le taux de participation qu’on aimerait. Donc, l’obstacle reste à identifier.

ARNm : Qui peut s’impliquer à Éco-Leaders ?

Éloise Carré: Le plus gros avantage d’Éco-Leaders, c’est qu’on est relié à tout l’ensemble de l’université et qu’on on ne découle pas d’une faculté en particulier. Donc, toute personne, que ce soit professeur ou étudiant, qui veut s’engager dans les enjeux environnementaux peut s’impliquer. Les gens peuvent nous écrire sur Facebook, Instagram et même remplir un formulaire sur notre page web.

ARNm : Quels sont les avantages de l’implication ?

Éloise Carré: On est un regroupement officiel de l’UdeM et on reçoit l’aide du Centre de soutien aux regroupements étudiants (CSRÉ). Donc, l’avantage, c’est que toutes les heures que tu fais pour Éco-Leaders sont reconnues par l’université. Tu peux alors remplir un formulaire sur la plateforme du CSRÉ et recevoir une attestation officielle du centre de bénévolat de l’UdeM.

ARNm : Avez-vous remarqué des changements dans votre entourage depuis votre implication à Éco-Leaders ?

Éloise Carré: Une chose que je peux dire, dès le départ, c’est que j’ai beaucoup appris. J’avais toujours un intérêt envers l’environnement, mais en ayant un poste au CE ou en gérant les médias sociaux, je vois tout ce qu’on publie comme informations. C’est certain qu’il existe des changements auprès de mon entourage, je ne peux pas ne pas me permettre [de donner] des points d’améliorations (rires). Dès qu’on s’intéresse à l’écologie, on remarque que l’on vit dans une société très sur-consommatrice. Donc, oui: j’essaie de créer un changement dans mon entourage. Cela dit, c’est plus les gens qui sont déjà intéressés par l’environnement qui sont prêts à écouter les mobilisations qui se trouvent derrière ces changements et qui sont plus réceptifs.

ARNm : Comment peut-on être un Éco-Leader dans notre vie de tous les jours ?

Éloise Carré: On n’est pas obligé d’être des membres qui créent des activités pour faire partie de la communauté étudiante. Il y a beaucoup de mouvements. L’université, c’est très grand. Il y a beaucoup de projets mis en marche. En tant que membre de la communauté, rester informé de ces projets et signer des pétitions comme le projet sur le désinvestissement de l’UdeM dans le pétrole, ça peut être une implication.

On n’est pas obligé d’être membre d’Éco-Leaders pour faire ça. Un autre exemple serait de faire le compost chez soi, d’apporter une bouteille d’eau réutilisable ou encore d’écrire à tes enseignants de la faculté de l’association étudiante s’il y a des choses que t’aimerais qui soient écologiques. Je pense aussi que c’est facile d’être Éco-Leader tous les jours, car il y a beaucoup de points à améliorer du point de vue environnemental à l’école.

ARNm : Est-ce que les nouvelles par rapport à l’environnement ces temps-ci vous  découragent?

Éloise Carré: Je suis une éternelle optimiste, donc je ne vais pas me décourager, car ça va donner moins envie de s’impliquer. Cela dit, c’est quand même difficile [de rester optimiste]. Je vois l’esprit de la surconsommation, l’esprit d’acheter des cadeaux lors de la période du temps des fêtes et non l’esprit du temps des fêtes. Donc, je suis un peu découragée dans ce cas. 

ARNm : Y a-t-il d’autres choses qui, au contraire, vous encouragent ?

Éloise Carré: Oui, il y a deux choses qui m’ont vraiment encouragée. 

Premièrement, lorsque les membres d’ Éco-Leaders étaient contre le projet GNL en 2020.Une grande partie de la manifestation était représentée par plusieurs universités du Québec. C’est là que je me suis rendue compte du poids que représentaient les universités et les associations étudiantes dans les enjeux de société, puisque le projet GNL n’a finalement pas pu passer. J’attribue à plus de 50 % le poids des manifestations étudiantes.

Deuxièmement, il y a le glyphosate. Santé Canada voulait élever la quantité du glyphosate permise dans les aliments. En très peu de temps, des associations environnementales, dont les Éco-Leaders, se sont manifestées contre cette décision. Finalement, le projet a été mis sur la glace et il n’y pas eu d’augmentation des pesticides. Donc, je me rends compte que les associations étudiantes et environnementales ont un plus grand poids qu’elles le pensent, car elles arrivent à faire changer de lois et des projets politiques et c’est encourageant ! Cela dit, Éco-Leaders n’a pas un système d’évaluation d’impact et on ne sait pas l’impact réel qu’on a, mais je pense qu’on a un impact à l’UdeM.

ARNm : Quels sont les futurs projets d’Éco-Leaders ?

Éloise Carré: On va en suivant l’intérêt de nos membres. Par exemple, on est en train de mettre en place un projet de compostage en ce moment et c’est parti de l’intérêt d’une de nos membres. Il y a aussi une semaine thématique sur la faune et la flore durant laquelle on aimerait parler de la biodiversité et montrer que c’est assez vaste.

Il y a toujours le projet Épicerie en vrac permanent sur le campus de l’UdeM. On le fait en coopération avec d’autres personnes. C’est un gros projet qui demande beaucoup de travail. Donc, ça va dépendre au fur et à mesure des intérêts des membres. Je vais juste préciser qu’il existe déjà un projet d’épicerie en vrac à l’UdeM. C’est « En Vrac – économie et écologie ». On aimerait, avec leur collaboration, avoir une épicerie permanente en vrac avec des aliments sans emballage plastique à l’UdeM.

Du lundi au vendredi, des étudiants et même des professeurs pourraient arriver avec leurs pots, prendre des aliments en vrac et repartir chez eux.

ARNm : Quels conseils donneriez-vous aux gens pour être Éco-Leader ou pour adopter un mode de vie écoresponsable ?

Éloise Carré: Je pense que chaque personne devrait se donner un objectif environnemental pour le mois ou pour la semaine, y aller avec ce qu’elle est capable de faire, ce qui la motive ou ce qu’elle trouve qu’il faudrait améliorer dans son quotidien. Diminuer la consommation d’eau ou se dire « cette semaine, je vais tenter l’épicerie en vrac », ce sont de bons exemples de résolutions pour un mode de vie écoresponsable. Donc, se lancer des objectifs et des défis est super important, parce que juste de se dire qu’on va « être écolo », ce n’est pas assez précis et ça ne nous incite pas réellement à compléter l’action pour changer.

ARNm : Merci beaucoup pour cette entrevue, Éloise!

Éloise Carré: Merci, ça me fait plaisir !

Sources :

Développement durable – Université de Montréal. (s. d.). Devenez  Éco-Leaders. https://durable.umontreal.ca/engagements/devenez-eco-leaders/ 

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